Rue de la Tourette, numéro dix

À tous ceux qui ont l’intention d’emprunter la Rue de la Tourette (69001) : attention, s’il vous plaît, vigilance. Une catastrophe sanitaire et/ou verbale y est en gestation sous forme d’une bouteille de champagne posée simplement sans plus de précautions sur le rebord d’une fenêtre au deuxième étage, plus précisément au numéro dix, soit le trottoir de l’ouest, ensoleillé le matin et ombragé à cette heure-ci. Je l’ai vue de me propres yeux, deux fois rien qu’aujourd’hui, je l’ai vue résister au vent du sud-est, hésiter, résister encore, faire semblant même de vouloir y demeurer pour toujours tout en refoulant toutes sortes d’idées noires marquées par une irrésistible attirance pour le vide en dessous. Rue de la Tourette. Numéro dix.

Je n’entends plus parler de l’immobilier

Je n’entends plus parler de l’immobilier. Qu’est-il devenu depuis ? Où est-il passé ? Il n’allait pas très fort il y a quelques temps, ai-je entendu dans une émission, ensuite il aurait, semble-t-il, « repris » sans plus de détails, puis finalement silence radio. Il y a de ces êtres qui parfois s’effacent de la grille des jours sans que l’on s’en aperçoive, qui se retirent des ondes, désactivent leur profil, puis le temps passe et remplit le vide qu’ils ont laissé. Enfin — tout ceci est d’une grande banalité, bien sûr, mais peut-être que la banalité non plus n’a pas spécialement l’intention de nous amuser éternellement ?