En matière d’oxymores paradoxaux

En matière d’oxymores paradoxaux, je préfère par dessus tout les complexités simples, pas chiantes, faciles à appréhender dans le quotidien grâce à leur côté presque naturel et dépourvu de calculs mentaux féroces. Est-ce que je me soucie de la mécanique des fluides en arrière plan d’une vague qui vient rythmer le littoral ? Pas tous les jours. À la place, j’apprécie finalement cette idée que, de toute manière, cela aurait été très objectivement bien au-delà de mes forces. Et même on ne peut plus objectivement, quand on y pense !

Soit une chèvre dans un enclos pédagogique

Soit une chèvre dans un enclos pédagogique. Une chèvre parmi d’autres, dans un enclos pédagogique parmi d’autres. Tous les jours, donc, des groupes d’humains viennent de l’autre côté de la clôture et l’appellent « chèvre » — sans toutefois donner de carotte puisqu’il s’agit d’un enclos très strictement pédagogique. Ni de choux. La situation est très simple. Résumons : un enclos pédagogique quelconque mais à chèvres, entouré d’humains parmi d’autres mais sans choux ni carottes, des voix quelconques appelant sans cesse : « chèvre, chèvre ! » Une situation simple, pédagogique. Contrairement à tant d’autres situations susceptibles de se manifester dans un univers concevable. Le monde de l’art, par exemple, bien plus complexe. Les chèvres pédagogiques y sont complexes, génériques et singulières à la fois, les groupes d’humains, les enclos, les voix, bref — un autre monde parmi d’autres, ni choux ni carottes, et ainsi de suite.