Rue de la Tourette, numéro dix

À tous ceux qui ont l’intention d’emprunter la Rue de la Tourette (69001) : attention, s’il vous plaît, vigilance. Une catastrophe sanitaire et/ou verbale y est en gestation sous forme d’une bouteille de champagne posée simplement sans plus de précautions sur le rebord d’une fenêtre au deuxième étage, plus précisément au numéro dix, soit le trottoir de l’ouest, ensoleillé le matin et ombragé à cette heure-ci. Je l’ai vue de me propres yeux, deux fois rien qu’aujourd’hui, je l’ai vue résister au vent du sud-est, hésiter, résister encore, faire semblant même de vouloir y demeurer pour toujours tout en refoulant toutes sortes d’idées noires marquées par une irrésistible attirance pour le vide en dessous. Rue de la Tourette. Numéro dix.

Le jour où ça fait « beep »

Il doit y avoir une manifestation sportive dans une rue voisine ce matin. Par la fenêtre ouverte j’entends des applaudissements, des pas de course, lourds sur l’asphalte, des encouragements go go go go, une mobylette qui passe qui n’a rien à voir, des cloches de l’église aussi, un peu hors compétition. J’écoute tout ceci de loin et perds de vue mes objectifs (déjà pas très nombreux, au demeurant). Me voilà dispersé dans une course surprise qui ne me concerne pas, me voilà en train d’oublier le véritable sujet : le jour où ça fait « beep ».